Le gâteau
Isabelle Renaud
Mme Musil et Louise s’avancent dans la grande salle rectangulaire. Elle est peinte en bleu ciel, avec de petits nuages blancs et dodus au plafond, qui se courent après en formant une ronde. Mme Musil et Louise sont obligées de se parler fort à cause de la musique. Au milieu de la pièce, on a dressé une table basse avec des assiettes en carton coloré, en prévision du goûter. Mme Musil dépose le cadeau d’anniversaire de Tamara sur la montagne d’autres cadeaux, encore tous emballés. Six ou sept enfants jouent déjà dans le fond, sous la houlette de deux fées coiffées de chapeaux pointus. L’une est vêtue de blanc, l’autre de bleu. Les fées ont de longues robes en tissu scintillant, et des voiles de mousseline volettent à leurs chapeaux. De temps en temps, la fée bleue se penche pour changer la cassette d’une chaîne stéréo posée à même le sol, et la sarabande recommence. Difficile de savoir ce qu’elles font, mais elles ont l’air de gérer la situation. Mme Musil s’accroupit à hauteur de sa fille, lui retire son blouson, son écharpe et ses gants.
— Pourquoi tu n’irais pas danser avec les autres enfants ?... Regarde, même Tamy y est allée, finalement !
— Et si j’y vais, tu t’en iras ?
— Louise, tu m’avais promis !...
Mme Musil se ravise. Elle plie sur son bras le blouson de l’enfant, soigneusement.
— Je partirai tout à l’heure, dit-elle finalement. Tu sais que je n’ai pas le choix. J’ai mon chef qui m’attend.
Louise fronce les sourcils.
— Est-ce que tu reviendras ?
— Mais oui !
Mme Musil prend les petites mains et les porte à ses lèvres.
— Ume maman ne va jamais loin ! Une maman revient toujours chercher sa petite fille !
— Et si tu mourais, par exemple ?
— Une maman ne m… Mme Musil s’arrête juste à temps. Il ne faut pas t’inquiéter comme ça ! Pour l’instant, je suis là. Montre-moi un peu quelle bonne danseuse tu es !
...
Mme Musil et Louise s’avancent dans la grande salle rectangulaire. Elle est peinte en bleu ciel, avec de petits nuages blancs et dodus au plafond, qui se courent après en formant une ronde. Mme Musil et Louise sont obligées de se parler fort à cause de la musique. Au milieu de la pièce, on a dressé une table basse avec des assiettes en carton coloré, en prévision du goûter. Mme Musil dépose le cadeau d’anniversaire de Tamara sur la montagne d’autres cadeaux, encore tous emballés. Six ou sept enfants jouent déjà dans le fond, sous la houlette de deux fées coiffées de chapeaux pointus. L’une est vêtue de blanc, l’autre de bleu. Les fées ont de longues robes en tissu scintillant, et des voiles de mousseline volettent à leurs chapeaux. De temps en temps, la fée bleue se penche pour changer la cassette d’une chaîne stéréo posée à même le sol, et la sarabande recommence. Difficile de savoir ce qu’elles font, mais elles ont l’air de gérer la situation. Mme Musil s’accroupit à hauteur de sa fille, lui retire son blouson, son écharpe et ses gants.
— Pourquoi tu n’irais pas danser avec les autres enfants ?... Regarde, même Tamy y est allée, finalement !
— Et si j’y vais, tu t’en iras ?
— Louise, tu m’avais promis !...
Mme Musil se ravise. Elle plie sur son bras le blouson de l’enfant, soigneusement.
— Je partirai tout à l’heure, dit-elle finalement. Tu sais que je n’ai pas le choix. J’ai mon chef qui m’attend.
Louise fronce les sourcils.
— Est-ce que tu reviendras ?
— Mais oui !
Mme Musil prend les petites mains et les porte à ses lèvres.
— Ume maman ne va jamais loin ! Une maman revient toujours chercher sa petite fille !
— Et si tu mourais, par exemple ?
— Une maman ne m… Mme Musil s’arrête juste à temps. Il ne faut pas t’inquiéter comme ça ! Pour l’instant, je suis là. Montre-moi un peu quelle bonne danseuse tu es !
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